Les Savoyards du Grand Bornand ressemblent à leurs montagnes, rugueux et tendres à la fois, taillés dans l’écorce et burinés par les bois. Ils ont le regard profond et sombre de ceux qui ont lutté durement pour creuser la roche et s’enraciner loin dans la terre. Ces hommes gardent, ancrés dans le cœur et malgré le temps qui coule, le respect de l’authentique et un souci constant des traditions.
Un pas vers le passé
Autrefois, faute de transports, le sabotier installait sa famille aux abords des forêts. A force de les courir, il les connaissait par cœur et savait reconnaître les essences qu’il utiliserait pour façonner ses sabots. Le frêne, le tilleul, le hêtre ou l’acacia, mais aussi le bouleau au bois tendre et plus léger lui servaient de matière première. A partir d’un bloc de bois vert, l’artisan œuvrait d’une main experte pour le tronçonner en deux ou quatre quartiers, creuser le talon puis s’enfoncer au cœur du bois pour faire le pied à l’aide d’une « cuillère » et terminer enfin le museau tantôt large, relevé, parfois épanoui, rond ou pointu. Les finitions étaient travaillées avec souplesse et douceur pour lisser l’intérieur et ôter, à l’extérieur du sabot, toutes aspérités et traces d’outil. Chacun pouvait donc trouver sabot à son pied.
24 heures au Grand Bô !
À quelques sabots de là, blotti dans la montagne au pied de la chaîne des Aravis, le Grand-Bornand dévoile ses chalets de bois mordorés, coiffés de tavaillons, certains centenaires sont de véritables joyaux du patrimoine alpin. Ici le présent côtoie le passé.
La montagne ne se laisse pas facilement conquérir; il aura fallu siècle après siècle défricher lentement l’espace pour enfin s’y installer.
Aujourd’hui, l’église dresse fièrement son clocher à bulbe d’inspiration baroque sur la place d’un village qui conjugue charme et tradition. Dès le printemps et jusqu’à la fin de l’été, les fleurs règnent ici en maîtresses; des bouquets énormes et colorés recouvrent les balcons de bois, dégringolent en cascades le long des façades et parsèment les rues étroites de pétales légers flétris par le vent …
L’hiver, pour découvrir le Grand-Bornand sous la neige, il faut venir la nuit…
Entrer à pas feutrés dans le village et goûter du regard la danse des flocons sous la lumière tamisée des réverbères est un cadeau précieux de Dame Nature…. Le ciel vient alors embrasser la terre et la montagne se recueille.
C’est chaud, doux et tendre comme l’intérieur d’une maison de poupées, cosy à souhait…
C’est « l’hôtel des cimes » au Chinaillon* ; mais c’est aussi le sourire de la propriétaire des lieux Madame Hudry. Vous êtes chez elle, dans sa maison et celle de ses ancêtres, un grand et vieux chalet qu’elle a reconstruit et réaménagé pour vous recevoir. Des chambres au charme discret ont été décorées avec un soin tout particulier dans un mélange de matières naturelles et de bois.
« Kiki », c’est ainsi qu’on la prénomme ici, vous accueille dans un salon spacieux ou trône une cheminée au socle de pierre. Les canapés confortables sont recouverts de plaids aux dessins naïfs et partout des coussins aux tons pastel, des nappes en dentelles, des bibelots et poteries posés ici et là en un désordre organisé. Un léger parfum de fleurs écrasées flotte dans l’air. Vous écouterez sans bien la comprendre la conversation des flammes se terminer dans l’âtre avant de s’endormir.
Le matin, un regard par la fenêtre vous enchante, le spectacle est grandiose ! La neige a pris possession de toute chose et les toits éclatants de blancheur ressemblent à d’énormes meringues rondes et lisses, ponctuées par endroits de traces de moineaux venus là s’abreuver de cristaux.
Snow, sky and … sun !
Aux abords du Grand Bornand coule le Borne, un torrent qui prend sa source au pied de la Pointe Percée pour finir se jeter dans l’Arve à Bonneville après avoir traversé la vallée Du Bouchet et s’être alimenté des eaux du Chinaillon. L’air est froid sans pourtant vous glacer ; la brume accroche des lambeaux translucides aux branches des arbres avant de s’évaporer lentement saisie par le soleil.
Échappée gourmande
Une ballade s’impose… Un circuit fait de petits ponts et d’escaliers qui vous ramènent vers le village. Les commerces l’un après l’autre ouvrent leurs portes, regroupées sur la place autour de l’église, dans la rue principale, ou sous les arcades…. Chacun rivalise d’imagination pour attirer le regard. Boutiques cadeaux, boutiques décoration, boutiques gourmandes, elles offrent toutes des produits originaux et de qualité ; la boulangerie Betemps propose tous les samedis matins un pain particulier, le « bescoin » garni d’anis et de safran pour un petit déjeuner original…
certaines portent le nom de leur propriétaire comme les « Perrillat » particulièrement bien implantés. N’oubliez pas de repartir avec le célèbre jambon fumé de « Bozon », l’un des meilleurs de la région. Ici, la gastronomie vous promet de bien savoureuses découvertes… L’incontournable fondue savoyarde, les diots,
le farcement, les galettes de pomme de terre ou le gratin dauphinois, mais aussi le célèbre Reblochon fermier qui s’invite à toutes les tables, en tartiflette, enfermé dans une salade au miel crémeux, fondu sur une énorme tranche de pain croustillant, emprisonné dans une pâte feuilletée ou nature.
Vive le ski
Vous pourrez vous adonner aux joies de la glisse grâce aux télécabines situées au bout du Grand-Bornand Village, qui vous emmèneront dans le domaine du Chinaillon jusqu’au Mont Lachat, point culminant des pistes : ski alpin, snowboard, freestyle… mais aussi ski de fond sur des parcours balisés ou raquettes. Pour tous ceux qui aiment flâner sans se fatiguer, rien de mieux qu’une promenade en calèche qui vous emmènera à la découverte de paysages enneigés au rythme des chevaux.
En cette fin d’après-midi, le soleil nous quitte frôlant les pentes neigeuses qui pétillent sous les derniers rayons, les arbres étendent leurs ombres gigantesques, le ciel est clair, il fera froid et beau demain… Peu à peu la nuit s’installe sur la montagne et les lumières bientôt s’éteindront laissant la place aux flocons qui, un à un reviendront se poser sans bruit sur les paupières closes des chalets endormis.
UN ÉVÉNEMENT :
Les 18 – 19 et 20 mars 2016, le Grand Bornand vous propose l’événement caritatif de la montagne : Glisse en Cœur ! 24 heures de glisse au profit d’une grande cause. L’enjeu : parcourir le plus de kilomètres possibles à skis, pour décrocher le titre de meilleure équipe 2016 avec un maximum de dons récoltés au profit de l’association Laurette Fugain…. Pour participer : rendez-vous sur : www.glisseencoeur.com
2 Commentaires
OLGA SERDAR
8 février 2016 at 17 h 36 minC’est superbe !! BRAVO
sderoire
8 février 2016 at 18 h 06 minMerci de faire partie de nos lecteurs, et peut-être à bientôt au Grand Bornand !
SD pour Terroir Evasion